
La littérature de recherche (Epstein, 1996) a mis en évidence les bénéfices que
l’enfant pouvait retirer d’une telle collaboration. Il semble en effet que les
retombées se fassent sentir tant au niveau des résultats scolaires que des compor-
tements et des attitudes à l’école. Selon Hoover-Dempsey, Walker, Jones et Reed
(2002), l’engagement des parents dans l’éducation de leur enfant est accru lors-
que les parents se rendent compte que les enseignants les tiennent informés,
accordent de la valeur à leurs interventions éducatives et leur fournissent des con-
seils spécifiques sur l’aide à apporter aux apprentissages réalisés par l’enfant. Lors-
que les parents s’investissent de façon efficace dans l’éducation de leur
enfant, ils prennent également davantage conscience de l’impact que peut avoir
leur comportement sur la réussite scolaire de ce dernier. De plus, lorsque les
parents perçoivent que l’école accueille de façon favorable leur engagement, ils
ont tendance à participer encore plus activement et se montrent satisfaits de la
qualité des enseignements dont bénéficie leur enfant. En retour, la satisfaction des
parents a des répercussions positives sur les enseignants. Une communication
efficace entre l’école et les familles renforce donc le lien entre les attentes relatives
aux apprentissages que développent les deux environnements éducatifs et clarifie
le rôle que chacun des partenaires peut apporter au succès scolaire de l’enfant.
Toutefois, lorsqu’un chercheur envisage un changement comportemental ou
sociétal de ce type, ses moyens d’actions sont relativement limités. Les sciences
humaines en général et de l’éducation en particulier ont alors privilégié la RA
comme outil de réflexion et de praxéologie, car sa mise en place semblait être à
même de répondre à leurs attentes. Elle s’est ainsi largement développée, au Qué-
bec et dans les pays anglo-saxons, dès la fin des années 1970. Nous avons ainsi
pu constater que la RA est actuellement l’une des modalités de recherche les plus
utilisées dans les études empiriques visant la formation des pédagogues concer-
nant une modification comportementale ou relationnelle (Brighton & Moon,
2007; Desgagné, Bednarz, Lebuis, Poirier & Couture, 2005; Perrett, 2003;
Tisseron, 2008). Parallèlement, de nombreux manuels sont publiés relatant tant
la méthodologie appliquée que des recherches empiriques. Ainsi, dans son ouv-
rage «Action Research in Workplace Education», Taylor (2002) ne se contente
pas de mettre en évidence une méthodologie en sept étapes, mais évoque leur
mise en œuvre au travers de huit études ainsi que six exercices permettant de
mieux définir son objet de recherche.
Fondamentale dans les sciences sociales, cette approche responsabilise le cher-
cheur dans la recherche mais aussi et surtout au sein même de la communauté
qu’il co-analyse et où il intervient comme co-auteur du changement.
Divisé en quatre parties, cet article apporte un éclairage, dans un premier
temps, sur l’histoire de l’évolution de la RA, puis se propose, dans un deuxième
temps, de la définir et évoque, dans un troisième temps, ses principes d’action.
496 Schweizerische Zeitschrift für Bildungswissenschaften 33 (3) 2011
Varia