
méros thématiques, placés également sous la direction de coordinateurs invités,
spécialistes de la problématique abordée. En privilégiant les langues nationales,
la Revue suisse des sciences de l’éducation se propose de constituer un pont entre
chercheurs germanophones, francophones, italophones, tous horizons scienti-
fiques, culturels et géographiques confondus. Ces changements s'inscrivent dans
le prolongement des efforts entrepris par nos prédécesseurs, à la tête de Education
et Recherche / Bildungsforschung und Bildungspraxis, fondée en 1979 dans le des-
sein de promouvoir le dialogue entre la recherche et la pratique éducationnelles,
comme l'indique alors son titre; durant ses vingt ans de vie, elle s'est progressi-
vement transformée pour devenir un organe de communication plus particuliè-
rement dédié à la recherche. C'est à la fois pour témoigner de ces transforma-
tions, pour mieux les intégrer dans sa politique éditoriale et clarifier ainsi la
lisibilité scientifique de la Revue, que son comité de rédaction a décidé de redéfi-
nir son concept, une redéfinition dont témoignent encore à leur façon les chan-
gements de son nom, de son habillage et de son graphisme.
Une communauté de chercheurs en construction
La parution de ce premier numéro de la Revue coïncide avec les 25 ans de son
éditrice, la SSRE, l'organe fédérateur réunissant les chercheurs helvétiques en
éducation. La fondation de cette société s'inscrit alors dans un mouvement bien
plus étendu qui voit se développer, en de nombreux pays d'Europe, les filières
universitaires de sciences de l'éducation, les services de recherche, supports scien-
tifiques et associations de chercheurs en éducation. A l'instar de ses consœurs,
qui depuis se sont multipliées en Europe et se sont regroupées récemment dans
l'European Educational Research Association (EERA), la SSRE a contribué à dy-
namiser la recherche en éducation, à en améliorer la coordination – œuvrant
ainsi dans le même sens que d'autres institutions suisses ou intercantonales, à
l'exemple du Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation
(CSRE), de l'Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP)
ou, plus tard, de la Conférence suisse de coordination pour la recherche en édu-
cation (CORECHED) –, à favoriser les échanges entre les chercheurs et les di-
vers acteurs de la scène éducative, enseignants, experts, décideurs, politiciens. A
l'origine de nombreuses manifestations et productions scientifiques, elle a assu-
rément participé, comme d'autres organes et institutions, à l'affermissement de
la recherche éducationnelle.
L’histoire de la SSRE reste néanmoins à écrire, pour rendre compte précisé-
ment de ses réalisations et en analyser lucidement les résultats; non pas seule-
ment pour rendre un hommage légitime à ses promoteurs, mais aussi pour inter-
roger la pertinence de ses choix d'hier, afin de lui permettre de mieux définir sa
politique d'avenir et tenir compte des renouvellements majeurs de ce domaine.
La transformation du concept éditorial de sa Revue ne constitue en ce sens
qu'une étape d'un processus de longue haleine et dont l'orientation précise mé-
rite d'être définie dans une large concertation et sur la base d'une meilleure
6Schweizerische Zeitschrift für Bildungswissenschaften 1/2000
Thema